GESTION DE RISQUES outils et dispositifs

Chaque jour nous sommes exposés à de multiples risques, face auxquels nous nous demandons toujours comment les gérer, les réduire, les accepter et les éliminer .


symbole pour réduire le risque
risque

Chaque jour nous sommes exposés à de multiples risques, face auxquels nous nous demandons toujours comment les gérer, les réduire, les accepter et les éliminer . Une bonne gestion de risque implique de l’identifier de le comprendre et  d’y apporter une réponse adéquate. Mais selon les confirmations des experts et durant la décennie 1990 cette thématique n’étais pas traitée en tant que telle, par les entrepreneurs.Elle est introduite dans différents services : juridiques, financiers, achat, ressources humaines, sécurité.

 Or, en ce début de troisième millénaire, un nouveau renversement de tendance semble se dessiner. La question de la gestion des risques est à nouveau accueillie avec un vif intérêt par les entreprises et leurs dirigeants. Cette mobilisation doit, en partie, son explication à l’apparition de nouvelles catastrophes . Le nombre de morts résultant , du Tsunami du 26 décembre 2004 ou de l’ouragan Katrina du 25 août 2005 .

De manière plus générale, on peut affirmer que c’est l’émergence de nouveaux risques qui attirent l’attention des entreprises. Par exemple: la cybercriminalité, fruit de l’explosion de l’Internet, ou la violence qui sont des risques que les entreprises  doivent gérer, pour ne pas  mettre en péril leur activité économique.

profit,risque de perte

Quelles sont les différents types de risques ?

Il peut s’agir de risques économiques, socioculturels, technologiques ou géopolitiques.

1.  Risques économiques

Les risques économiques sont les plus récurrents au sein des entreprises.On cite au niveau du plan macroéconomique :

  • Le retournement de cycle économique.
  • La chute des marchés financiers.
  •  La baisse de la demande des ménages liée à une augmentation rapide du taux de chômage , qui pèsent particulièrement sur la capacité d’investissement des entreprises.
  •  Les variations des taux de change constituent un autre risque pour les entreprises.
  • L’inflation ou à l’inverse la déflation
  • l’évolution du PNB ou encore l’endettement des ménages. En récession par exemple, comme l’activité économique , les entreprises vendent moins ; elles cherchent alors à attirer de nouveaux consommateurs en baissant leurs prix, ce qui a des conséquences sur le résultat net de leur bilan. Ayant vendu à des prix plus faibles que le prix souhaité,  implique l’affaiblissement de la capacité d’autofinancement, la dépréciation de leurs cours de bourse, etc…

2 .  Risques socioculturels

Les risques socioculturels peuvent prendre différentes configurations comme :

  • Le rattachement aux évolutions démographiques.
  • La mobilité sociale.
  • Les changements de modes de vie.
  • L’attitude par rapport aux loisirs et au travail.
  • Au consumérisme et au niveau de vie.

En fonction de son implantation, une entreprise est confrontée à ces différentes configurations aux allures plus ou moins critiques. Par exemple: la démographie peut être un élément fort perturbateur pour l’entreprise. Rares sont les études qui se sont intéressées aux conséquences du vieillissement de la population sur le fonctionnement des entreprises et les risques qu’elles vont devoir affronter. Or si on suppose que plus les gens vieillissent dans les sociétés occidentales, plus ils ont tendance à rester longtemps au sein de leur entreprise, et que plus ils restent longtemps, plus ils deviennent difficiles à licencier. Le licenciement devenant plus complexe et plus coûteux. Dans ces conditions, une entreprise peut avoir intérêt à s’implanter dans un pays non occidental où la population est relativement jeune. Les changements de modes de vie peuvent avoir aussi un impact important sur le dynamisme des entreprises.

3. Risques technologiques

Les risques technologiques correspondent à l’ensemble des risques industriels et biologiques. Ils concernent principalement les entreprises présentes dans les domaines d’activités suivants : Les industries chimiques et les élevages intensifs ou les activités de traitement des déchets.

4.  Risques géopolitique

Quand la stabilité de l’environnement  d’un pays est menacée par des situations conflictuelles pouvant déboucher sur des actes collectifs de violence ,son développement économique peut être freiné. En effet, les investisseurs et notamment les investisseurs étrangers, préfèrent ne pas prendre le risque de voir leurs biens endommagés ou volés. Cette situation est d’autant moins attractive pour les entreprises que la guerre ou l’instabilité géopolitique a un impact fort sur la démoralisation du personnel qui travaille et par conséquence sur sa productivité.

Provenance du risque

Connaître la provenance du risque permet de définir le management des risques qu’il faut entreprendre. Or la provenance du risque est double, ce risque peut venir des membres de l’organisation. Le risque peut également  provenir de l’extérieur de l’entreprise et dans ce cas il peut être le produit d’un individu isolé ou d’organisations concurrentes.

Les producteurs de risques

De l’informaticien qui pirate le logiciel d’une entreprise au dirigeant qui harcèle ses employés en passant par une personne qui pratique la corruption pour le compte de son entreprise.Il existe peu de points communs à l’ensemble de ces producteurs de risques. Les infractions ne sont pas les mêmes. Les causes de ces infractions sont de nature différente.Si la nature de ces infractions et leur origine peuvent être très diverses.Il est, néanmoins, possible d’établir différentes catégories de producteurs de risques.

Profil des producteurs de risques

Les producteurs de risques peuvent avoir trois types de profils différents.Ils peuvent être délinquants avérés, spéculateurs ou encore être négligents.

En fonction de leur nature, le passage à l’acte n’est pas conditionné par les mêmes causes et par conséquent n’entraîne pas nécessairement les mêmes dispositifs pour les empêcher d’agir.

1- Le délinquant

Le délinquant est celui qui agit contre l’entreprise de manière illégale.Par exemple, avec le développement informatique, trois profils de délinquance sont identifiés:

1- Le « hacker », spécialiste informatique qui se sert de ses connaissances pour s’introduire illégalement dans des sites et des systèmes informatiques.

2- Le « corsaire » qui pratique le piratage pour le compte d’un État.

3- Les phreakers , spécialisés dans le piratage des lignes téléphoniques et les détournements d’abonnement dans le but de téléphoner gratuitement.

Parmi les actes malveillants des pirates, citons le détournement de sites, le vol des moyens de paiement , l’espionnage industriel et militaire.

 2- Le spéculateur

Le spéculateur est un amoureux du risque. Son comportement est à l’opposé de celui du gestionnaire du risque. Il n’agit pas forcément de manière illégale mais il peut agir au détriment de l’entreprise. Ainsi les décideurs d’une entreprise peuvent être tentés d’investir de manière massive dans des domaines d’activité alors que le potentiel de ces activités est mal connu et mal estimé, en espérant que leur stratégie soit payante à long terme. Or le gain ici est incertain ce qui peut entraîner la perte de l’entreprise.

3- Le négligent

Le négligent est celui qui met en danger d’autres personnes sans en avoir eu l’intention. Un fumeur laisse tomber son mégot en forêt et provoque un incendie ou encore le directeur d’une entreprise  n’est pas assez attentif à certaines informations relevant de la sécurité des personnes émanant de son personnel de proximité, etc..

Les producteurs de risques externes à l’entreprise

Les producteurs de risques externes sont multiples et variés. Citons six catégories d’acteurs n’appartenant pas à l’entreprise et pouvant lui causer du tort :

1 les consommateurs 2- les médias 3- les administrations 4- les citoyens 5- les agences de notation 6- la concurrence

Toutes ces entités sont devenues, au cours de la dernière décennie, des sources de risques extraordinaires.Le pouvoir de chacune de ces entités s’est renforcé avec l’importance prise par l’information. À cet effet, dès que les médias ou les agences de notation propagent une information négative sur une entreprise, cette information se répand comme une traînée de poudre. Les conséquences sont souvent néfastes alors même que la véracité de l’information n’a pas été établie.

Les producteurs de risques internes à l’entreprise

L’entreprise est constituée de trois partenaires : les dirigeants, les salariés et les actionnaires. Il est important de distinguer ces trois catégories puisqu’elles peuvent avoir des objectifs différents. De même, il existe une différence d’objectifs entre les dirigeants et les autres salariés. Les uns essaient d’obtenir le meilleur rendement de leurs salariés à partir d’un système d’incitations et de contrôles, les autres essaient d’optimiser leur effort en fonction de leur espoir d’avancement. Par conséquent, en raison de leurs objectifs propres.Ils sont susceptibles de produire des risques différents volontairement ou involontairement.

 Les gestionnaires de risques

Un système de réseau d’acteurs de la prévention du risque s’est constitué depuis une trentaine d’année, suite à la diversité de producteurs de risques . Pour que le risque ne se réalise ni se traduise en crise, ce réseau d’acteurs doit s’organiser .Mais avant même que la question de l’efficacité de l’organisation de ce réseau ne se pose, il est nécessaire de connaître les différentes catégories d’acteurs en mesure de participer à la lutte contre le risque. C’est à partir d’une bonne connaissance de ceux-ci que le réseau d’acteurs peut fonctionner dans les meilleures conditions.

Dans cette perspective cinq acteurs sont en mesure de participer à la prévention des risques :

  • les entreprises
  •  les experts du risque
  •  le secteur de la sécurité privée et de l’assurance
  •  les institutions de contrôle
  •  les citoyens.

Les dispositifs de planification

équilibre domino.Risque et stratégie

La première disposition à mettre en place pour traiter les risques est la réalisation d’un plan de gestion de risques et son budget. Cette étape est indispensable au management afin qu’il réfléchisse aux opportunités ainsi qu’aux risques auxquels l’organisation est confrontée.

Le processus de planification aide à coordonner les efforts des différentes parties prenantes dans et en dehors de l’organisation. Il aide à définir une politique cohérente en matière de gestion des risques. Il aide enfin à définir les buts et les objectifs et à préciser la contribution de chaque membre de l’organisation. Les solutions envisageables dans cette partie sont des solutions qui garantissent la poursuite de l’activité. Elles se déclinent de six manières différentes :

  1.  la mise en place de règles qui dissuadent l’action des producteurs de risque.
  2.  la définition d’un dispositif de planification.
  3.  Le développement de dispositifs techniques.
  4.  Le développement de dispositifs stratégiques.
  5. Le développement de dispositifs assurantiels
  6. Le développement de dispositifs communicationnels

Outils de gestion de risques

Il est essentiel d’élaborer un relevé afin de comprendre et d’absorber les risques qui affectent l’organisation. A cet effet Il convient de se demander de quels outils elle dispose pour le faire. Trois pratiques intéressantes sont envisageables :

 1. Dresser une liste des divers risques de l’organisation

Pour identifier et évaluer les risques, les organisations interrogées recourent à différentes techniques : les groupes de remue-méninges,des ateliers, des questionnaires, des auto-évaluation etc… Une fois listés, ces risques seront répartis en quadrants en fonction de leur haute ou faible probabilité de se produire, l’importance de leur gravité  et la perte qui en résulterait.

2. Élaborer une carte des risques

La carte donne une évaluation comparative de tous les risques opérationnels,financiers, aléatoires et stratégiques auxquels l’organisation doit faire face.

3. Élaborer une grande matrice des risques

Il est important de souligner que cette matrice doit prendre en compte les menaces les plus dommageables pour l’organisation.La mise en place d’outils de modélisation est également nécessaire à l’anticipation des risques futurs. Les organisations interrogées recourent à une variété d’outils. Parmi lesquels :

  •  l’analyse des scénarios.
  •  l’analyse statistique.
  •  les modèles financiers.
  •  l’évaluation des risques techniques à l’étape du développement des nouveaux produits.
  •  l’accumulation de l’expérience sur la base des projets passés.

Avantage d’une gestion de risque

La mise en place d’une gestion de risques dans une organisation présente différents avantages :

– Elle doit aider à atteindre les objectifs de l’organisation et à déterminer les risques qui pourraient l’en empêcher . – Elle doit permettre de rationaliser la stratégie du groupe . – Elle favorise le changement dans l’organisation . – Elle contribue à l’amélioration de la gestion financière et opérationnelle. – Elle renforce le processus de planification et la façon d’aider la direction à déceler les perspectives profitables . – Elle accroît la visibilité des responsabilités exactes de chaque membre de l’organisation .

CONCLUSION

L’être humain est certainement le premier danger pour lui-même et en même temps celui qui peut le mieux se protéger contre ses propres actions. Remarquons que même dans l’action de protection, l’homme peut abuser de son statut de protecteur pour nuire, ce qui laisse le philosophe latin Juvenal à se poser la question suivante : quis custodiet ipsos custodes, c’est-à-dire qui garde les gardiens ? En d’autres termes, que ce soit dans notre société en général, ou dans les entreprises en particulier, l’individu peut être producteur de risque ou protecteur ou les deux à la fois. Or pour combattre le risque, ne s’agit non seulement de définir les risques, mais aussi d’évaluer quels  sont les producteurs et les gestionnaires.

Auteur : bazid

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